Romain Van Hautekerke, de Temse, est impliqué dans le projet Geïntegreerde Zorg Waasland depuis le début. Son bilan après 4 ans de travail acharné ? « Nous faisons des progrès, mais c’est encore difficile, notamment à cause de la crise du coronavirus. »
« Lors de la 1e réunion sur le projet, aucun pharmacien n’était présent. Comme le groupe de travail trouvait que notre présence était vraiment indispensable, ils ont contacté notre union. Depuis, je fais partie du comité de pilotage en tant que représentant des pharmaciens waeslandiens. Notre groupe cible, ce sont les patients polymédiqués vivant à domicile.
Au départ, l’idée était d’organiser une concertation médico-pharmaceutique (CMP) au domicile du patient avec l’ensemble de l’équipe soignante, y compris les aidants et les services d’aide aux personnes âgées. J’ai participé à plusieurs CMP, mais il était très difficile de réunir toutes les parties concernées en même temps au domicile du patient. Nous avons donc proposé de laisser le pharmacien de référence prendre l’initiative et de limiter cette CMP à une concertation entre le médecin généraliste, le pharmacien de référence et l’infirmière à domicile. Ce sont les 3 acteurs principaux. »
Observance thérapeutique
Le Pays de Waes compte 260.000 habitants, dont 25.000 souffrent d’une maladie chronique. « En tant que pharmaciens, nous participons au screening sur l’observance thérapeutique et au bilan de la médication. Au départ, l’initiative venait du médecin généraliste, mais aujourd’hui, c’est le pharmacien de référence qui le contacte et lui propose d’examiner le cas d’un patient particulier. L’étape suivante, c’est ce screening de l’observance thérapeutique. C’est généralement l’infirmière à domicile qui s’en charge, parce qu’elle se rend chez le patient et qu’elle est, de ce fait, la mieux placée pour évaluer la situation. Pour les patients qui ne font pas appel aux services d’une infirmière à domicile, le pharmacien de référence est chargé de réaliser l’enquête. »
Liste des médicaments
« Les résultats du screening sur l’observance thérapeutique sont envoyés au médecin généraliste et au pharmacien de référence. Ce dernier établit alors une liste de la médication qu’il discute avec le patient et qu’il compare avec le schéma du médecin généraliste et éventuellement avec celui de l’hôpital. Le but est surtout de permettre au pharmacien d’ajouter des éléments inconnus du médecin. Souvent, les généralistes trouvent cela enrichissant. Avant la crise du coronavirus, le médecin généraliste et le pharmacien de référence se concertaient pour optimiser le traitement et réduire les risques liés à la polymédication. Maintenant, on discute chaque cas par téléphone, sous réserve du consentement du patient, bien sûr. Parfois, un bilan approfondi de la médication est nécessaire, mais cela prend beaucoup de temps. Un collègue m’a récemment confié que pour deux ou trois patients, il avait passé un samedi entier à discuter avec leur généraliste. »
La crise du coronavirus…
La route est longue et semée d’embûches. « De nombreux généralistes nous disent : « Nous sommes déjà tellement occupés par le coronavirus. Laissons ça de côté pour le moment ». La crise complique vraiment les choses, bien qu’elle ait permis de réduire la pression du gouvernement sur le nombre d’inclusions. En mars, nous avons franchi le cap des 1.000 patients, et nous l’avons largement dépassé depuis. Le projet est donc clairement sur la bonne voie. »
Et les enveloppes vertes ? « Il n’y a qu’un seul hôpital dans la région, l’AZ Nikolaas. Ils sont intéressés par l’échange d’informations, mais préféreraient le faire par voie électronique, ce qui n’est pas faisable pour l’instant. Pour le reste, ils nous disent aussi : « Nous sommes déjà tellement occupés avec le coronavirus… ». »
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