FIP 2023 : vers un système de santé plus durable

Pas moins de 2.000 personnes sont venues des 4 coins du monde pour participer aux 70 sessions organisées et écouter les 200 panélistes et orateurs. Du côté de l’APB, une délégation de 4 personnes était présente à cet évènement d’envergure qui portait cette année sur le rôle que peut jouer la pharmacie dans les soins de santé durables. La technologie et la numérisation soutiendront la transformation de la pharmacie, amélioreront les soins aux patients et renforceront la relation patient-pharmacien, ainsi que la collaboration avec d’autres professionnels de la santé. Les technologies innovantes dans le domaine des soins de santé peuvent – et l’ont prouvé ces dernières années – apporter d’énormes avantages aux patients, aux pharmaciens et aux médecins, et contribuer à un système de soins de santé plus durable.

L’APB bien présente

 Dans sa présentation intitulée « Les pharmaciens d’officine belges vers un avenir durable », Koen Straetmans n'a non seulement pu raconter avec une fierté légitime comment les pharmaciens et les soins pharmaceutiques ont évolué en Belgique ces dernières années, mais que nous avons également pu établir que nous faisons partie du peloton de tête. Nous avons abordé de nombreux thèmes, comme le Pharmacien de référence, le BUM Revue de la médication, le Programme de sevrage progressif des benzos, la prescription du vaccin antigrippal, la réalisation de tests antigéniques rapides COVID-19, la vaccination contre la COVID-19 et la grippe », nous explique Koen.

Une approche conjointe

Notre président a également participé à une table ronde sur la lutte contre les pénuries de médicaments grâce à la technologie numérique. « Il est apparu clairement qu’il s’agit d’un problème mondial, mais aussi que nous sommes déjà beaucoup plus avancés que d’autres pays, où, par exemple, il n’existe pas encore de système de déclaration obligatoire ou de consultation numérique. Cependant, il reste du pain sur la planche et nous devons en faire plus, notamment en coopérant au niveau européen », nous a-t-il précisé.

Points forts

Le Congrès donne une véritable opportunité de tisser des liens et permet d’en apprendre plus sur les bonnes pratiques d’autres pays. Le partage d’informations, ainsi que les échanges agréables que l’on a avec des pairs venus d’ailleurs permettent de se sentir plus à l’aise pour poser des questions spécifiques sur ce qui marche (ou pas) hors de nos frontières. Les différences et les similitudes, mais aussi la diversité, la collégialité et la solidarité entre consœurs/confrères sont de véritables atouts d’un tel évènement.

De la rémunération…

Outre les nombreuses sessions, le Congrès de la FIP est également l’opportunité de présenter et d’expliquer aux participants un sujet particulier sur un poster. C’est un moyen idéal de nouer des contacts avec les participants et de capter leur attention. Ainsi, Michael Storme, vice-président de l’APB, a expliqué comment la rémunération des pharmaciens a évolué avec leur rôle : « Comme dans la plupart des autres pays, la rémunération en Belgique était auparavant beaucoup plus liée au prix et au volume des médicaments. Cependant, dès 2010, la Belgique a commencé à introduire une rémunération pour les soins pharmaceutiques prestés suffisamment déconnectée du prix du médicament. Au cours de la dernière décennie, ce mode de rémunération des services de soins pharmaceutiques continus a été de plus en plus accepté. »

... au programme de sevrage des benzodiazépines ... 

Jan Saevels, directeur du CDSP, a quant à lui présenté le Programme de sevrage progressif des benzodiazépines et a pu annoncer qu’au cours des six premiers mois du service, 3.000 patients l’avaient déjà entamé, soit une moyenne d’environ 130 par semaine. Ce plan en 5, 7 ou 10 étapes permet aux utilisateurs de longue date de réduire progressivement et gratuitement – ce qui est un atout majeur – leur médication, grâce à des gélules préparées par le pharmacien. La motivation du patient, la coopération entre le médecin, le pharmacien et le patient, la réduction (très) lente du dosage et le suivi par le pharmacien sont des facteurs qui contribuent également à la réussite de ce projet. « Il est d’ailleurs très frappant de constater que la réduction progressive et l’arrêt des médicaments (surtout psychoactifs) suscitent de plus en plus d’intérêt dans les forums internationaux tels que le congrès de la FIP, bien plus que la découverte ou l’essai de nouveaux médicaments. L’innovation réside donc davantage dans la manière de gérer les thérapies existantes ou dans la façon dont la technologie peut soutenir la relation patient-pharmacien. C’est certainement quelque chose que nous verrons de plus en plus dans les années à venir ! », nous confie Jan.

... et à l’impression 3D

Magali Van Steenkiste, pharmacienne experte au sein de notre service Documentation a quant à elle souligné le caractère innovant de l’APB en matière de préparations : « Nous misons sur de nouvelles techniques, comme l’impression 3D de comprimés qui devraient être meilleurs ou au moins aussi bons, en termes de qualité, que les comprimés « classiques ». Les résultats montrent que la reproductibilité des comprimés (dimension, uniformité de la masse, détermination de la teneur) est influencée par les conditions de stockage et les réglages de l’imprimante. La qualité du matériau de départ, les filaments, joue également un rôle important. Le congrès de la FIP est donc une excellente occasion de partager nos résultats avec des consœurs/ confrères travaillant sur des recherches similaires. Par ailleurs, l’impression 3D s’inscrit parfaitement dans le cadre de la « pharmacie verte », le thème de ce congrès, car on n’imprime que ce dont on a vraiment besoin. Dans le secteur pharmaceutique, nous pouvons encore faire beaucoup de progrès en matière d’environnement. »

En résumé, un voyage passionnant mais qui en valait la peine, car cela élargit votre vision et vous apporte, à long terme et sur le plan stratégique, une vraie inspiration. Un moyen idéal de nouer des contacts avec nos pairs (européens) et de montrer ce que nous faisons en Belgique.