La robotisation a également fait son apparition dans le secteur des soins de santé avec, entre autres, des robots chirurgicaux, aides-soignants ou pharmaceutiques. Au Japon, on aspire même à la prise en charge de 80 % des personnes âgées par un robot à l’horizon 2020.
Un travail de précision
Les robots chirurgicaux se sont fait une place dans le bloc opératoire et peuvent être mis à contribution de deux manières. La téléchirurgie permet à un médecin de les commander à distance, une fonctionnalité particulièrement utile dans des régions reculées, mais il peut aussi s’en servir à des fins de microchirurgie. À l’aide d’une caméra avec une capacité d’agrandissement tridimensionnel d’environ 10 fois par rapport à l’œil nu, le médecin voit parfaitement tous les détails de la zone à opérer. De plus, les instruments du robot sont de petite taille, sans vibrations et d’une grande mobilité, permettant ainsi un travail de précision. Les nerfs et vaisseaux sanguins restent ainsi épargnés et les opérations en sont moins invasives, avec pour conséquence une rémission plus rapide. La technologie numérique peut améliorer la qualité des soins tout en limitant les coûts : un avantage financier tant pour l’assurance maladie que pour le patient.
Assistant (de soins)
Non seulement les robots peuvent (aider à) effectuer des opérations dans les hôpitaux, mais ils peuvent également assurer l’accueil, la distribution de repas, etc. Des robots sont aussi pleinement exploités dans plus d’une centaine de maisons de repos.
Le projet Wonder de l’imec s’inscrit dans ce cadre : avec le robot humanoïde Zora (photo ci-dessus), il entend offrir un soutien interactif automatisé 24 h sur 24 et 7 jours sur 7 pour des soins personnalisés aux patients atteints de démence. D’une part, le projet a pour objectif de détecter de manière entièrement automatique des troubles du comportement chez les résidents. D’autre part, il étudie la capacité de Zora à se déplacer de manière semi-autonome et à interagir avec les résidents afin de soutenir le personnel infirmier et les aides-soignants dans leur travail.
Compagnie
La start-up norvégienne No Isolation a développé un petit robot de « téléprésence » pour que les enfants malades de longue durée se sentent moins seuls et leur offrir la possibilité de participer au quotidien de la classe. Depuis janvier 2019, plus de 850 enfants et jeunes âgés de 6 à 25 ans utilisent activement le système dans un certain nombre de pays européens, dont la Belgique.
Pharmacie
Nous pouvons constater l’utilisation croissante des robots en pharmacie au salon annuel Pharmanology, où l’offre s’étend d’année en année de robots multifonctions sur mesure, équipés de pinces multipicking bidirectionnelles et silencieuses, etc. Par ailleurs, le robot peut faire office d’une extension de la pharmacie, permettant au client/patient de retirer du mur une tétine ou un analgésique en vente libre après les heures de fermeture.
Déontologie
Concernant l’aspect éthique de ces avancées, Jonathan Eynikel analyse dans son ouvrage Robot aan het stuur (littéralement : « Robot aux commandes ») les interconnexions entre technologie et déontologie, nous poussant ainsi à la réflexion.
Selon lui, homme et robot peuvent parfaitement fonctionner côte à côte et se renforcer mutuellement dans le secteur des soins, mais un robot ne remplacera jamais le contact humain. « Malgré son coût plus élevé qu’un robot, un infirmier apporte toujours une plus-value. Nous devons à tout prix faire preuve de vigilance quant à un secteur de soins anonyme, dépourvu de contact humain », déclare Eynikel.
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