22 mai 2024

Comment un 'ambassadeur des soins' adopte l'innovation en pharmacie

Selon la pharmacienne Ann Van de Casteele, l'avenir de la pharmacie s'annonce prometteur grâce aux nouveaux services, aux nouvelles technologies et à l'innovation. La collaboration et la connexion sont essentielles à cet égard.

Ann Van de Casteele est active à plusieurs niveaux : en tant que membre de l'Organe d'administration, vice-présidente de la BAF et ambassadrice de soins de la zone de première ligne (ELZ) Leuven Zuid. En tant que  “marraine” chez BAF de Marie Van de Putte (voir notre blog), elle fait partie des 38 pharmaciens participant au projet pilote autour du baromètre du diabète, initié en octobre 2023 dans la région de Louvain.

Ann : «Lorsque Marie m'a présenté ce projet, je n'ai pas hésité et j'ai immédiatement donné mon accord pour y participer. Lors de plusieurs sessions en ligne, l'objectif de ce projet nous a été expliqué. Entre-temps, nous avons déjà reçu deux rapports contenant des données anonymes de nos propres patients, que nous pouvions comparer avec celles de toute la région. De plus, lors d'un débriefing en ligne, nous avons appris à lire ce baromètre du diabète et nous avons pu faire part de nos suggestions et de nos idées. Je trouve que c'est un outil formidable qui nous permet vraiment d'améliorer les soins de nos patients diabétiques. Comme première action, je vais, avec mon équipe, utiliser le tableau de bord pour vérifier combien de nos patients diabétiques ont déjà un pharmacien de référence (1) et à quels patients nous devons accorder une attention particulière. »

Niveau local

Fin avril, Zorgzaam Leuven a organisé pour la ELZ Leuven Zuid une concertation multidisciplinaire sur le processus de démarrage du diabète et le baromètre. Non seulement les médecins et les pharmaciens, mais tous les acteurs étaient invités, y compris les administrations locales, les CPAS, les psychologues, les infirmières, bref tout le réseau autour du patient. L'objectif est de développer un projet visant à atteindre les personnes vulnérables et à augmenter la couverture vaccinale contre la grippe chez les patients (diabétiques). L'accent est mis principalement sur les jeunes patients, qui ne se font souvent pas vacciner spontanément. Une coopération sera mis en place au niveau des communes et les chiffres seront ensuite communiqués aux autorités.

Données

Ann : « Pendant le Covid, les chiffres que nous avons pu fournir au gouvernement grâce aux eForms ont été très importants pour démontrer ce que nous faisons et comment procédions selon le même protocole dans tout le pays. J'espère que nous pourrons démontrer de la même manière l'augmentation de la couverture vaccinale pour le baromètre du diabète. Quoi qu'il en soit, les données relatives à vos patients vous sont utiles pour voir où vous pouvez encore faire des ajustements et constituent un moyen de rallier d'autres personnes, comme les infirmières, les CPAS, etc. à la vaccination. »

L'innovation à l'honneur

Ann souhaite combiner la pharmacie physique avec des technologies innovantes et des outils numériques. Ann : « Actuellement, nous avons accès à des informations de santé provenant du monde entier. Avec l'aide de l'IA, nous pourrions en extraire des informations utiles, car les patients sont de mieux en mieux informés et posent des questions plus approfondies. Peut-être qu'un chatbot sécurisé pourrait, par exemple, nous aider à signaler les effets secondaires, etc. dans la revue de médication ? »

Elle envisage également un digicorner, un Point of Care Testing (POCT), en fait un coin dans la pharmacie, où les patients peuvent mesurer eux-mêmes un certain nombre de paramètres, ce qui permettrait de faire de la prévention ou d'orienter le patient vers un médecin.

Ann : « Je pense à la mesure de la tension artérielle et du cholestérol, ou à une piqûre au doigt pour les patients diabétiques. Mais on pourrait aussi expliquer aux patients les applications approuvées, comme FibriCheck, et les mettre sur la bonne voie. Nous ne poserons pas de diagnostic, mais nous pouvons avoir une fonction de soutien pour le médecin. »

Vision d'avenir

"Ann : « Je crois vraiment en un bel avenir pour le pharmacien, mais nous devrions évoluer davantage vers un centre de soins par commune où tous les prestataires de soins de santé (pharmaciens, médecins, psychologues, diététiciens, etc.) se réunissent et où les patients peuvent entrer avec toutes leurs questions et ressortir avec une solution à leur problème. Si quelqu'un se spécialise dans le diabète, la cardiologie, le cholestérol, la démence, etc., nous pourrions travailler de manière très personnalisée. »

Connexion

Ann aime sortir de son officine pour tisser des liens et connecter les gens, car c'est vraiment son truc, comme on peut le lire sur sa page LinkedIn : "Connecting for performance in healthcare" (connecter pour la performance dans les soins de santé). C'est aussi ce qu'elle trouve si intéressant à propos de Leuven Mindgate, "roue tournante de la santé, de la technologie et de la créativité", qui rassemble 400 entreprises de Zaventem à Tirlemont. Ann : : « À première vue, on peut se demander ce que cela peut signifier pour moi en tant que pharmacienne. Eh bien, cela permet d'élargir mon horizon et de rencontrer des personnes issues de toutes sortes d'entreprises, de startups et de spin-offs actives dans différents domaines tels que le commerce durable, l'environnement, etc. ou qui peuvent me donner des conseils sur mon futur "digicorner", par exemple. »

 

(1) Les 3 indicateurs utilisés : Le premier indicateur “Pharmacien de référence” indique pour combien de patients le pharmacien est le pharmacien de référence dans sa population diabétique. Les deux autres indicateurs sont “Pharmacien de référence et produits hypocholestérolémiants” et “Pharmacien de référence 40+ vaccination contre la grippe”.


Dernière mise à jour le 22/05/2024

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